1er novembre 2022


Edito de l’évêque> « Laisse la grâce de ton baptême porter du fruit dans un cheminement de sainteté. » (EG 15 )

En ce dimanche 16 octobre, dès le matin, nous étions nombreux à parcourir le chemin qui monte jusqu’à la chapelle Saint-Jacques, dominant la ville de Cavaillon, en ce lieu où Saint César de Bus s’est retiré au long de deux années. Nous avons découvert cette splendide chapelle, et également la petite chambre où il avait ouvert deux fenêtres, l’une pour contempler le Seigneur présent dans l’eucharistie, l’autre pour le chercher au cœur de la ville en contrebas.

Nous venions fêter en ce jour le retour de César de Bus dans sa ville d’origine, lui qui désormais est auréolé de la reconnaissance de l‘Église qui nous invite à accueillir en son visage un reflet de la sainteté de Dieu et nous appelle à en vivre aujourd’hui.

Nous étions heureux aussi de nous retrouver, de nous rencontrer, de faire connaissance et de partager ce qui nous anime, ce que nous vivons dans nos communautés. Notre Église diocésaine se réjouissait de cette occasion de nous accueillir, de laisser le Seigneur nous rassembler à partir de nos divers lieux d’origine et d’états de vie : laïcs, religieux et consacrés, prêtres, diacres et évêque.
Ce temps de rencontre s’est prolongé autour du forum, présentant ce que portent de la vie de notre Église les services et les mouvements, puis de la présentation de la lettre pastorale avec ses deux points d’attention proposés :

  • Que donnons-nous à voir à travers notre manière de vivre, que sommes-nous invités à manifester comme Église ?
     
  • Comment le Corps que nous sommes vit en faisant véritablement place à tous ses membres ?

Le Seigneur nous appelle et nous envoie pour être son Église au milieu du monde. Cet appel et cette mission nous obligent. Le temps de cette année nous permettra, je le souhaite, d’en préciser les renouvellements à vivre.

Cette mission est belle. Dieu nous appelle à la vie, son amour pour nous et pour chacun des humains est de chaque jour. Il nous le manifeste en son Fils. Il nous invite à l’accueillir, à le reconnaître, à le servir pour d’autres. Notre mission en Église n’est pas autre chose que cela. A nous d’en vivre, le regard tourné vers l’eucharistie et le regard tourné vers nos frères et les lieux où nous vivons.

Voici que viennent les jours de la Toussaint, fête précieuse où la liturgie nous invite à contempler cette "foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main."
Cette foule d’hommes et de femmes qui "viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, « ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. » (Ap 7)
En ce sens, le concile Vatican II nous dit avec grande justesse : "nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal." (GS 22/5)

« L’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu » (GE § 6). "La sainteté est le visage le plus beau de l’Église. Mais même en dehors de l’Église catholique et dans des milieux différents, l’Esprit suscite des signes de sa présence, qui aident les disciples même du Christ. » (GE 9)
Que ce temps ouvert pour notre réflexion pastorale nous donne de nous tenir attentifs à reconnaître les signes de l’Esprit et ses appels, au sein de notre Église, comme en bien des lieux en dehors d’elle.

Belle fête de TOUSSAINT

+ François Fonlupt
Archevêque d’Avignon

 

¹ Pape François - Exhortation Apostolique GAUDETE ET EXULTATE, sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel. 19 mars 2018

Paroisses en créations > En ce lieu et dans notre temps

Lors de la belle fête diocésaine en l’honneur de Saint César de Bus, et à l’occasion de la rentrée paroissiale, ce 16 octobre dernier, Monseigneur Fonlupt nous a invité à être témoins de notre foi en ce lieu et dans notre temps. Deux indications qui nous situent clairement et bornent notre chemin : nous devons être de ce temps et en ce lieu que Dieu nous a donné. Il ne sert de rien de s’imaginer sauveur du monde ou grand héros, si seulement on nous en donnait l’occasion... mais ailleurs et plutôt demain ! C’est ici et maintenant que nous sommes appelés à témoigner, à prier, à louer, à servir, à accueillir.

L’univers se déploie en Dieu, qui le remplit tout entier. (...) L’idéal n’est pas seulement de passer de l’extérieur à l’intérieur pour découvrir l’action de Dieu dans l’âme, mais aussi d’arriver à le trouver en toutes choses. LS233

De même que le lieu idéal de la mission ne nous attend pas quelque part, nous ne pouvons espérer le choisir à notre goût. « En ce lieu » n’est pas restrictif. Ce sont tous nos lieux qui doivent être le cadre de nos vies chrétiennes. Pas seulement la salle de catéchisme de 15h à 17h, pas seulement le coin droit en entrant dans l’oratoire, entre midi et deux. Mais aussi à la boulangerie, sur la route des vacances, avec sa belle-famille, en transports en communs, coincé à la caisse du supermarché.

Car nous y rencontrons des membres effectifs et potentiels du corps du Christ. Car le Christ est présent en tout homme. Car Il nous a envoyés vers toutes les nations.

Dans notre société aux dimensions dilatées par les réseaux sociaux, par la science-fiction, par l’envie vorace de nos contemporains d’être partout et de tout voir, il devient difficile d’être réellement présent en un lieu. Puisque nous ne choisissons pas le lieu qui nous est donné, du moins pouvons-nous le magnifier pour accueillir notre hôte : le Christ et celui par qui il passe notre porte et s’y repose. Quels lieux offrons-nous en paroisse, dans nos maisons, dans l’espace de nos bras ouverts (chacun son public) ? Je pense aux paroisses qui restaurent les tableaux de leurs greniers, les statues en réserve dans la sacristie, à celles qui se (re)mettent au jardinage dans la cour du presbytère, à celles qui rénovent leur cuisine partagée et l’ouvrent à tous, les exemples sont nombreux. A une autre échelle, dans l’encyclique Laudato Si, le Pape François parle de nos quartiers, de nos manières de vivre la ville, ses espaces urbains, et des connections qui s’y font ou qui manquent. La place de l’église et du presbytère ou de la maison paroissiale est à construire pour être un lieu témoin dans ces lieux en attente et en recherche de Dieu.

En ce lieu et dans notre temps.

Si nous ne devons pas perdre de vue le Chemin et le Berger, aveuglés par les miroirs aux alouettes de notre société de consommation et d’exploitation, nous pouvons cependant être de notre temps et utiliser, avec sagesse et prudence, les outils actuels à notre disposition.

Il s’agit d’ouvrir le chemin à différentes opportunités qui n’impliquent pas d’arrêter la créativité de l’homme et son rêve de progrès, mais d’orienter cette énergie vers des voies nouvelles. LS

Avec audace, générosité, respect et charité, trouvons les moyens de témoigner, prier, louer, servir, accueillir en proposant un nouveau chemin.

Jésus était pleinement présent à chaque être humain et à chaque créature, et il nous a ainsi montré un chemin pour surmonter l’anxiété maladive qui nous rend superficiels, agressifs et consommateurs effrénés. LS 226

 

Marie-Anne Molle

Portrait> Fabrice, des appels pour adorer et prier

Fabrice, jeune retraité, est très actif à Tavel, tant dans sa paroisse qu’auprès de son fils qui est vigneron.

Né dans une famille non pratiquante, Fabrice demande à aller au catéchisme. Jeune adolescent, il se détourne de la foi. Il rencontre ensuite des personnes du mouvement charismatique et leur manière de pratiquer leur foi l’intéresse beaucoup. « Je faisais partie du chantier de rénovation d’un ermitage ; des jeunes à peine plus vieux que nous nous encadraient ; il y avait des temps de prière, des temps d’échanges et des célébrations. Cela m’a beaucoup plu et j’ai voulu m’engager et approfondir ma foi. 
A nouveau cependant, il y a eu une période d’abandon, puis je suis revenu :

Je ne suis pas trop fidèle avec le Seigneur, mais Il ne perd pas patience et me rappelle. »

Fabrice se marie, a trois enfants. Jeune papa, il fait la connaissance de la communauté « Les apôtres de la paix », implantée à côté de Lyon. 
« J’y ai vécu de très belles choses. Un Jeudi Saint, le berger de la communauté nous a lavé les pieds à tous ; et j’ai vraiment vécu quelque chose de très fort avec un repos dans l’Esprit. Le repos dans l’Esprit : plusieurs frères sont autour de vous et vous imposent les mains ; vous tombez par terre, vous êtes conscient mais incapable de tenir debout et il y a un grand moment de plénitude, de paix et de joie. On ouvre la porte au Saint Esprit et notre corps demande grâce en quelque sorte tant c’est fort pour lui et donc vous tombez dans l’Esprit et on se repose dans l’Esprit. Et pendant plusieurs jours, j’ai vu les choses différemment, sans jugement, en voyant le côté positif de tout. C’est une expérience extraordinaire ; cependant, comme mon épouse n’adhérait pas trop, sur le conseil de l’évêque, j’ai quitté la communauté pour assumer mon devoir d’époux. »

En 2010, lors d’un voyage en Italie avec son épouse, Fabrice visite Lanciano où un miracle eucharistique a eu lieu en l’an 700. « Un miracle eucharistique, ça arrive de temps en temps dans l’histoire. A Lanciano, un prêtre doute de la présence réelle du Christ dans l’Hostie et voilà qu’au moment de la consécration, l’Hostie se transforme en chair et le vin se transforme en sang. Depuis cette époque-là, ce morceau de cœur est exposé à la dévotion des fidèles. Ce miracle défie toutes les expériences scientifiques qui ont été faites au XXe siècle.

Je me suis avancé presque incapable de marcher, j’étais à genoux, les larmes coulaient : j’avais l’impression d’avoir un rayonnement très puissant qui venait sur moi. C’était extraordinaire ! »

Déjà engagé dans la pastorale des funérailles de Tavel, Fabrice, depuis cette expérience, a ressenti le besoin d’organiser des adorations eucharistiques, chaque premier samedi du mois de 15h à 16h .

« On adore Jésus Hostie ; on passe du temps devant Lui, on se confie à Lui et on se laisse pénétrer par Lui. »

Mais Fabrice prie aussi, chaque jour, Saint Michel l’archange, protecteur de la France.

 « C’est lui qui a vaincu les légions infernales, donc c’est un ami de l’humanité. Et comme les chrétiens sont très secoués en ce moment dans leur foi, on a besoin de lui ».

Résumé d’un entretien avec Martine Racine pour l’émission « Pourquoi le Taire » sur RCF Vaucluse

par Sylvie Testud

 

 

Le livre du mois> Et la nuit devient lumière, de Dom Samuel

Au fil de la plume l’auteur, supérieur de l’abbaye de Novy Dvür en République Tchèque, entré au monastère à 20 ans suite à sa conversion, livre dans cet ouvrage son expérience de 35 ans de vie monastique .

Tour à tour il nous confie ses doutes, ses combats et ses joies, ou nous éclaire de ses conseils, de ses exhortations parfois, le tout émaillé par la parole de Dieu, notamment les psaumes…

C’est d’ailleurs au Psaume 138 que le titre de l’ouvrage est emprunté : J’avais dit les ténèbres m’écrasent / Mais la nuit devient lumière autour de moi.

Les psaumes, véritable condensé des sentiments humains, montrent en définitive combien Dieu éprouve le cœur de l’homme pour le purifier comme l’or passé au creuset, et lui rendre ainsi sa beauté première. Ainsi plainte et cri d’appel vers Dieu alternent avec une confiance filiale pour finir dans la joie de la louange.

Nos déserts sont donc des lieux où Dieu, comme un pédagogue, nous conduit progressivement de l’esclavage à la liberté, cette liberté initiale que nous avons perdue par le péché.

Mais bien souvent, tel le peuple hébreu, nous sommes tentés de revenir à notre esclavage plus confortable que notre liberté. Or pécher, c’est justement se tromper de cible… c’est oublier la Terre Promise, la seule qui puisse nous rendre heureux. Mais Dieu, lui, est fidèle, et il accompagne toujours notre marche ténébreuse de Sa Lumière.

En effet le Christ est la lumière venue éclairer tout homme

et cette lumière a deux objectifs : dissiper les ténèbres mais aussi les révéler ; car Satan le prince des ténèbres excelle dans l’art de se cacher. C’est pourquoi nous devons sans cesse demander à Dieu, comme l’aveugle de l’évangile, « Seigneur fais que je voie »…

Révèle le mal caché - en moi : réveille ma conscience endormie - et autour de moi : fais de moi un veilleur qui sache démasquer et dénoncer le mal tapi dans le monde ; notamment les contrefaçons de l’amour qui transforme le don gratuit en captation et en domination.

C’est d’ailleurs à cause de contrefaçons devenues caricatures de Dieu - un dieu tutélaire, arbitraire et tout puissant - que l’homme moderne s’est détourné du vrai Dieu Tout Amour. Du coup il est tombé dans le piège inverse : croire qu’il peut tout maîtriser pour assurer par lui même son bonheur sur Terre.

Le Chrétien évite ces pièges grâce à l’espérance qui l’anime : celle ci en effet n’est ni une fuite dans une certitude éloignée : un monde parfait dans l’au delà, ni un espoir illusoire de lendemains qui chantent ici bas…

L’espérance est mémoire de l’avenir

en ce sens qu’elle est un élan, un moteur pour faire vivre le Royaume au présent, sachant qu’il ne sera pleinement accompli que dans l’éternité.

Pour être fidèle à cette mission, l’auteur nous exhorte à la fidélité de la prière. Mais attention, avertit-il, prier ce n’est pas avoir de bonnes vibrations : prier est un labeur, c’est rencontrer quelqu’un qu’il faut écouter longuement dans le silence…

La prière c’est la terre qui s’efforce d’embrasser le ciel - dit il encore -, de saisir le rayon de ténèbres qui l’éclaire, mais c’est surtout le ciel qui embrase la terre

Seigneur que sur moi s’illumine ton visage !

Enseignement catholique > « La Responsabilité en partage »

Défi lancé par l’Enseignement catholique dans le cadre du Réenchantement de l’Ecole en 2019, la responsabilité en partage a été le thème traité lors du Séminaire annuel de Chefs d’établissement.

Les Chefs d’établissement, avec une équipe de la Direction Diocésaine, ont vécu trois jours de formation et partage au Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique à Paris. Nous avons choisi de partager la vision de 3 personnalités sur le sujet : Yann Diraison et Nathalie Tretiakow, Adjoints au Secrétaire général, et M. Christian Bougeard, architecte et entrepreneur, fondateur du cabinet AIA. La célébration eucharistique à la chapelle de la Rue du Bac, nous a fait vivre un moment précieux de rencontre avec Notre-Dame et Catherine Labouré.

Deux Chefs d’établissement nous livrent leurs témoignages. 

Vous avez dit subsidiarité ?

Mardi 4 octobre, 6h30, gare TGV d’Avignon, nous avons répondu présents, là dans la nuit, prêts à rejoindre les lumières de la capitale, pour trois jours.
Après notre pèlerinage à Turin, au mois de mai dernier, sur les pas de Don Bosco et de ses disciples du Valdocco, nous voici à présent partis pour Paris, en séminaire diocésain, afin de “réenchanter l’école” et de “mieux faire vivre la subsidiarité”. Vous avez dit subsidiarité ? Aux côtés de M. Olivier de Coat (Directeur diocésain), d’Isabel Velasco (Adjointe au Directeur Diocésain pour la Pastorale), d’Isabelle Andrieux-Vidal (Chargée de Mission Education inclusive) et du Père Cesareo Escarda (Membre du Conseil de tutelle), trente-cinq chefs d’établissement du Premier et du Second degrés se sont réunis afin de développer une thématique commune et de partager des moments de convivialité dans l’intention de créer un esprit de cohésion et favoriser les synergies. Pour les plus anciens, dont je fais partie maintenant depuis dix-huit années, nous savions déjà que “nous ne rentrerions pas chez nous comme avant”. Une première pensée me vint pour M. Hervé Laurent (Adjoint au Directeur Diocésain), pour M. Thierry Aillet, ainsi que pour nos collègues retenus pour différentes raisons. Le sourire aux lèvres, nous avons embarqué voiture 18, afin de partir à grande vitesse suivre nos “engagements pour l’école catholique”.
Plusieurs étapes allaient ponctuer notre séjour sur la “responsabilité en partage”.

Première étape : après un détour au jardin du Luxembourg, et un déjeuner non loin de là, nous avons été accueillis dans les agréables locaux du Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, rue Saint-Jacques, dans le 5e arrondissement, par M. Yann Diraison (Adjoint au Secrétaire Général au Pôle Ressources) pour une présentation sur le développement entre les moyens nationaux, tout en considérant les politiques diocésaines et les réalités du terrain. Ce temps me parut familier car directement lié à notre travail réalisé en différentes commissions que sont les CAPEC, ComEx CODIEC et CAEC.
À la suite de cela, la rencontre avec M. Christian Bougeard (Président de l’APGBA), venu tisser des liens entre la subsidiarité et les relations interpersonnelles en entreprise, un milieu finalement pas si loin du nôtre, en tant que chef d’établissement scolaire (toutes tailles confondues).

Vous avez dit subsidiarité ?

Deuxième étape : mercredi matin, nous voici en compagnie de Mme Nathalie Trétiakow (Adjoint au Secrétaire Général au Pôle Animation éducative) pour une conférence, et un world café, autour du partage de la responsabilité pensée dans l’exercice de notre mission. Objectif premier : garantir l’unité pour le bien commun afin que chacun trouve sa place, tout en gardant son visage singulier. Ce fut une matinée inspirante pour moi quant au partage passionné de ses propres convictions. Vint ensuite l’équipe représentante de l’ECA, magazine bimestriel, référence de l’Ecole catholique qui, à l’issue de leur intervention, nous invita, nous les chefs d’établissements féminines, à faire une petite séance photo exceptionnelle, pour un futur numéro, disons-le, exceptionnel, afin de dévoiler nos visages de dirigeantes de l’Enseignement Catholique vauclusien. Ambiance sympathique assurée !

Troisième étape : vint la présentation de la rue du Bac par M. de Coat, au sujet des apparitions de Marie, qui, de juillet à décembre 1830, est apparue par trois fois pour délivrer d’importants messages. Une demande particulière a été également formulée : celle de faire frapper et distribuer une médaille, la Médaille miraculeuse, sur laquelle est inscrit un message qui révèle à chacun de nous combien Jésus et Marie nous aiment.
Et c’est l’après-midi même que nous avons découvert les huit tableaux menant à la Chapelle de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse, que l’on ne voit pas de la rue mais qui, pourtant, accueille chaque jour, de très nombreux visiteurs du monde entier, venus là pour prier. C’est ainsi que nous sommes venus, nous aussi, assister à la messe, présidée par le Père Cesareo, afin de prier “au pied de cet autel, là où les grâces sont répandues sur toux ceux qui les demandent avec ferveur”. Un moment hors du temps...

Autre moment hors du temps : notre croisière en bateau-mouche privatisé. Vous avez dit subsidiarité, ici c’était l’unité ! Point d’orgue de notre séjour parisien. Paname nous a séduits en nous exposant sa plus belle vitrine, les rives de la Seine, sous cette luminosité si particulière : les monuments défilaient les uns après les autres, dans leur habit de lumière, puis se présentèrent la cathédrale Notre-Dame (comment oublier les images du 15 avril 2019) et la Dame de fer (qui se mit à scintiller sur notre passage, comme un signe de bienvenue à ce corps de chefs d’établissement vauclusiens, de passage dans la capitale). Une soirée enchantée.
Dernière étape : le lendemain matin, celle du travail en atelier sur le principe même de la subsidiarité. Vous avez dit subsidiarité ? Un temps de recherche, de questionnement en groupe et une déclinaison de celle-ci à différents niveaux nous ont été proposés.

Mais finalement qu’est-ce que cette subsidiarité ?

Selon la Pensée sociale de l’Eglise, “ce concept, forgé par l’enseignement de l’Eglise, vise à éclairer les relations entre les divers niveaux d’une organisation sociale”... tels nos établissements scolaires quels qu’ils soient. De plus, “la dignité de la personne humaine exige le respect scrupuleux de la liberté de chacun, notamment dans la capacité de s’exprimer et de participer à la vie de la société à laquelle il appartient, ce que garantit la subsidiarité.”
C’était donc bien cela la subsidiarité : la relation à l’autre et la manière de coopérer !
Après une relecture de notre séminaire par M. de Coat, un dernier repas pris au Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique, encore et toujours dans la bonne humeur, il était temps pour chacun de reprendre le chemin de la gare de Lyon, celui d’Avignon, puis celui du foyer familial... Pour ma part, l’espérance toujours plus chevillée au corps.

Sabrina MARTEL
Chef d’établissement Ecole Saint Charles (Châteauneuf-de-Gadagne)

Créer des liens dans une mission commune

Les chefs d’établissement du premier et deuxième degrés ont eu la chance de vivre un séminaire de 3 jours sur Paris en ce début de mois d’octobre. L’occasion pour nous de vivre un moment de partage en trois temps fort appréciables, chacun à leur manière.

La responsabilité en partage

Notre lieu de réflexion principal a été la salle Saint Thomas D’Aquin située au Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique. Là, nous sommes entrés de plain-pied dans le thème de notre séminaire : la responsabilité en partage. À l’ombre du dôme du Val de Grâce tout proche, dans ce lieu phare de notre institution, nous avons tout d’abord abordé la question de la répartition des moyens dans le pays, d’un point de vue historique tout d’abord, puis technique, et nous remercions M. Yann Diraison d’avoir su rendre l’exercice vivant et appréciable malgré des détails d’une granularité très fine !

M. Christian Bougeard nous a ensuite rejoints pour partager avec nous sa riche expérience professionnelle, l’amenant à des positions managériales qu’il a su occuper avec maîtrise et bienveillance, savant mélange de confiance, d’expertise, de connaissance du projet, de soi et des autres, partageant ainsi avec nous son regard sur la nécessité d’une subsidiarité, si chère à l’Enseignement Catholique.

Après une nuit de repos au centre d’accueil Adèle Picot, nous sommes retournés au siège du Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique pour une rencontre avec Nathalie Trétiakow pour évoquer avec elle et entre nous le thème de la responsabilité en partage. En sa présence toujours aussi vivante et souriante, nous avons de nouveau mis en perspective notre mission à la lumière des statuts de l’Enseignement Catholique, à l’heure où notre société est malmenée et nos repères bouleversés. Ce temps d’échanges et de réflexion collaborative s’est achevé sur un rappel du Laudato Si, et ce principe d’écologie intégrale chère au Saint-Père nous exhortant à prendre la mesure de l’importance d’une responsabilité partagée : tout est lié, tout est donné, tout est fragile.

« Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous »

M. De Coat nous a ensuite fait entrer dans un temps spirituel fort en nous contant les apparitions de la rue du Bac, nous ramenant à une autre période troublée de l’histoire de France durant laquelle la Vierge Marie est apparue à Catherine Labouré en la Chapelle de la Médaille Miraculeuse, où nous avons eu la chance de célébrer l’Eucharistie avec le Père Cesareo, prêtre accompagnateur de Notre-Dame de Pertuis. Ce fut l’occasion pour nous de cheminer intérieurement et de demander les grâces de la Sainte-Vierge, elle qui en ce lieu particulier nous rappelle sa présence à nos côtés et ravive l’Espérance dans nos cœurs : « Venez au pied de cet autel. Là, les grâces seront répandues sur toutes les personnes qui les demanderont avec confiance et ferveur. »

Partage et cohésion autour du projet de l’Enseignement Catholique

Bien que les échanges soient simples et véritables entre nos établissements, rien ne vaut un temps de convivialité pour échanger et apprendre les uns des autres, et le bel écrin d’un repas croisière sur la Seine by night rendra impérissable le souvenir de nos sourires lors de cette soirée.

Le lendemain, dernier jour de notre séminaire, nous sommes retournés une dernière fois au Secrétariat Général de l’Enseignement Catholique afin de travailler ensemble sur le principe de subsidiarité et la traduction que nous en faisions au quotidien dans nos établissements, textes-cadres et expériences riches et diverses à l’appui. Ce fut l’occasion pour nous de clore ce séminaire confortés dans le bien-fondé de notre mission et assurés de la cohésion de notre groupe : « On n’est pas Chrétien tout seul ».

Nous avons, par l’échange, la prière, le vécu et la bonne humeur, cheminé ensemble, et de belle manière, sur notre thème diocésain de l’année : l’Amitié.

Monsieur Julien Martinez
Chef d’établissement du Collège Notre-Dame du Bon Accueil (Monteux)

 

Il y a 100 ans dans le diocèse> Autrefois dans le diocèse d’Avignon - Novembre 1922

Prise de soutane au séminaire - 4 novembre 1922

Le jour de la fête de saint Charles Borromée, patron du Grand-Séminaire d’Avignon, selon un usage propre, cinq séminaristes ont reçu l’habit clérical des mains de Mgr l’Archevêque.

Monseigneur Latty, qui avait déclaré lorsqu’il fut nommé archevêque d’Avignon « je serai l’évêque des prêtres », « a voulu s’associer la joie de ses enfants et marquer par sa visite et ses bénédictions, la satisfaction que lui causent l’accroissement de sa famille au Grand Séminaire et les témoignages élogieux que M. le Supérieur a rendus, sur les aspirants au sacerdoce qui lui sont confiés. »

En cette année 1922, l’abbé Maury, qui avait succédé à l’abbé André, accueillit quinze entrées. Tous n’étaient pas originaires du Vaucluse, tous n’étaient pas destinés au diocèse d’Avignon, et tous ne devinrent pas prêtres.

Paul Arlaud, de Puyméras, Alfred Aubert, de Mondragon, Henri et Joseph Chaumont, de Carpentras, et Louis Roussin, de Valréas, devinrent prêtres. Antoine Pageot, de Clermont-Ferrand, et Camille Dubuc, de l’Isère, furent aussi ordonnés prêtres du diocèse d’Avignon. Deux séminaristes venus d’Autun, furent ordonnés pour leur diocèse.

Lors de la cérémonie de bénédiction, l’archevêque a commenté « avec force et émotion » les Paroles de Notre-Seigneur : « Je vous ai choisis et établis pour aller et porter du fruit, et du fruit qui demeure ».

Missions – octobre et novembre 1922

La semaine religieuse du mois du 19 novembre rend compte de trois missions prêchées dans les paroisses de Caumont-sur-Durance, Entraigues et Althen.

A Caumont, la mission a duré trois semaines et s’est achevée pour la fête de Toussaint. Le succès de cette mission fut au-delà de toute espérance : « la vaste nef était envahie, pas une chaise, pas un banc ne reste vide, les retardataires se voient obligés d’aller chercher un siège au dehors ». L’abbé Tailleu, originaire de Bollène et curé-doyen de Caumont depuis 1911, à la fin de la mission monte en chaire «  et en quelques mots d’une belle envolée, il distribue à tous ses remerciements, il dit son contentement à la bonne population caumontoise qui avait répondu ! avec quel élan ! aux appels pressants de son zèle, à la voix des missionnaires. Son émotion était à peine contenue »

la vaste nef de Caumont

La mission d’Entraigues, prêchée par les Religieux Oblats de Marie-Immaculée, « a vraiment été splendide du premier au dernier jour ». Le chroniqueur ajoute « on se serait cru revenu à la belle époque, déjà un peu lointaine, où Entraigues occupait une place d’honneur dans la région au point de vue religieux ». Les missionnaires « se sont montrés infatigables apôtres, à la fois ardent et éloquents, ils ont attiré aux pieds de la chaire une foule de plus en plus compacte, qui ne se lassait pas d’admirer leur belle éloquence, qu’une forme impeccable et une grande richesse de doctrine rendaient absolument supérieure ». L’abbé Girard, originaire de Séguret, curé d’Entraigues depuis 1912, remercia les missionnaires en disant que «  la Mère Aimable et Admirable avait communiqué à ses enfants, ses Oblats, quelque chose de sa divine amabilité et de sa Sainteté ». L’un des missionnaires, le R.P. Coste, partit ensuite au sanctuaire de Notre-Dame-de-Lumières, avant de se rendre à Visan pour y prêcher une mission.

Du 17 octobre au 1° novembre 1922, ce sont deux prêtres de la Congrégation du Saint-Rédempteur, appelés Rédemptoristes, qui, sous la protection de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, prêchèrent la mission d’Althen qui « eu de très heureux résultats ». « Les sermons si pleins de doctrine, sur les grandes vérités de la religion, sermons donnés par des religieux à l’âme tout apostolique, sermons durant lesquels on voyait luire la lumière, et où on sentait vibrer une âme convaincue, ces sermons laisseront une impression profonde et durable". Au fur et à mesure, « l’auditoire se fait plus nombreux ; à la Sainte Table les communiants se multiplient ! ». Le nouveau curé arrivé l’année d’avant, l’abbé Bonenfant, originaire de Sarrians, remercia les missionnaires en leur donnant rendez-vous l’année suivante pour une mission de huit jours.


Le Christ-Rédempteur, peintures murales de Barbentan dans l’église d’Althen

Photos de prêtres - appel à contribution

J’aurais voulu illustrer ces articles avec des photos des abbés Tailleu, Bonenfant, Girard, mais je n’ai aucune photo d’eux aux archives, or même s’ils sont tous les trois nés à la fin du XIXe siècle, issus de familles vauclusiennes, tout cela n’est pas très ancien.

Grâce aux versements, dons, contributions, fonds d’archives, j’ai pu constituer un album de plus de 600 reproductions de photos ou portraits de prêtres du diocèse dont les plus anciennes représentations remontent au XVIIIè et les plus récentes sont contemporaines.

A vos albums de famille ! Vous pourrez sans doute trouver des prêtres en photo lors de baptêmes, mariages, communions, pèlerinage, cérémonie... Toute contribution sera bienvenue, même si vous ne savez pas identifier le prêtre : un lieu, une année.

Cet outil est très utile pour m’aider à identifier des prêtres sur d’autres photos anonymes.


photo de séminariste « non-identifiés »

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste

Nouvelle évangélisation> Comment mieux connaitre Jésus ?

Mieux le connaitre, mieux l’aimer et mieux le suivre.

Dans la série « J’ai trouvé au Congrès mission... » je vous parle cette fois de formation.
Une formation qui ne demande ni pré-requis ni connaissance théologique. Et promis, Qualiopi ne s’en mêlera pas !

Néanmoins une attestation de réussite du parcours est délivrée à l’issue du parcours, si vous avez validé tous les quizz et obtenu la moyenne.

Il s’agit d’un parcours en ligne, gratuit de surcroît.Vous avez seulement besoin d’une connexion internet et de 30 minutes par semaine.

A votre rythme, un MOOC à suivre seul ou à plusieurs, en famille, entre amis, paroissiens ou parents.

« Jésus est là, il continue à être parmi nous, avec nous, vivant et ressuscité. Il est le nom et le visage de l’Amour, qui est au fondement de notre joie. » Pape François.

Au programme de 7 semaines :

QUI EST-IL ?

Séance 1 : Le Fils de Dieu
Séance 2 : Le Sauveur
Séance 3 : Le Seigneur, Christ Roi

QUE FAIT-IL ?

Séance 4 : Il guérit, pardonne et libère
Séance 5 : Il enseigne
Séance 6 : Il appelle et envoie

ET POUR NOUS ?

Séance 7 : Vivre avec Jésus

Les intervenants, laïcs, prêtres :

Mgr Jean-Philippe Nault, Agnès de Lamarzelle, Jean-Christian Petitfils, Mehdi, Mélina de Courcy, Père Olivier de Cagny, Sybille Montagne...

La formation Connaître Jésus est un projet porté par

Patrimoine> Mais qui donc a laissé son cœur à Avignon ?

Au Palais du Roure à Avignon, nous attend le cœur du poète Louis Le Cardonnel, frère Anselme en religion...

Depuis Ulysse, les voyageurs avaient pris l’habitude de laisser leur cœur dans leur patrie : les voyages étaient longs, périlleux ; on partait… était-on sûr de revenir ?

Au XIIIe siècle, les princes suivirent l’exemple de Blanche de Castille, de répartir leur corps entre plusieurs sépultures pour satisfaire tous les demandeurs et notamment de confier leur cœur à des églises ou des couvents.

L’Église marqua sa réticence, entendant réserver cet usage aux reliques des seuls saints comme c’était la coutume depuis les origines. Mais les princes sont puissants et n’en font qu’à leur tête…

Si bien que j’ai vu - en son temps, à Rennes, le cœur d’Anne de Bretagne, honteusement volé en 2019. J’ai vu celui qu’Henri IV avait légué aux Jésuites du Prytanée militaire de La Flèche et sur lequel veillent toujours les futurs saint-cyriens… On m’a dit que celui de saint Charles de Foucault a été discrètement emmuré dans les murs de son ermitage saharien de l’Assekrem…

Eh bien, l’autre jour je visitais une fois encore le Palais du Roure, à Avignon. Je passai le porche surmonté d’un magnifique Arbre de Vie (du moins, c’est le sens que j’y vois) :

Après un coup d’œil dans la cour, je montai quatre à quatre comme toujours, le monumental grand escalier et, négligeant pour une fois de rendre visite à la patache garée dans le vaste grenier et que Mistral et ses Félibres empruntaient pour aller à Châteauneuf-de-Gadagne, je m’arrêtai longuement devant la porte de la chambre de Louis Le Cardonnel, presque une cellule monacale. Ce poète, né sous le Second Empire, ami intime de Verlaine avec qui il fréquenta le cabaret du Chat Noir à Montmartre, abandonna la Bohème pour entrer dans les ordres à 34 ans chez les Franciscains où il prit le nom de Frère Anselme. Dès lors, sa poésie, très classique, voire académique, se fixa sur des sujets religieux et fut reconnue à l’époque et même distinguée par de nombreux prix … De mon temps, en classe de seconde, chez les Spiritains de la Martinique, on mentionnait encore quelques-uns de ses vers en classe de littérature. Par exemple, me revient en mémoire :

Malgré les jours enfuis, je suis chanteur encore,

Et je vous redirai le chant des jours anciens ;

Je vous ramènerai vers la sauvage Aurore

Et la naïveté des temps d’où je reviens,

Hommes vieillis, qu’un ennui sans trêve dévore.

Ce n’est pas du Verlaine, mais bon ! Jeanne de Flandreysy rachète le Palais en 1918, en fait un haut lieu des Arts et du mouvement Félibre. Elle y accueillait des artistes et donna l’hospitalité à Louis Le Cardonnel de 1929 à sa mort en 1936…

Redescendant par l’escalier à vis médiéval, sur l’un des paliers étroits, je lis gravé sur une petite cloche, ramenée, paraît-il, de la Chartreuse de la Valbonne et que je n’avais jamais remarquée, ce vers de Cardonnel : «  Claire, au nom argentin, Claire au doux nom d’aurore » :

Sortant dans la cour, je remarque une petite salle dont je ne me souvenais plus : la chapelle !

Et là, dans deux niches de part et d’autre de la porte d’entrée, des urnes, genre pots à pharmacie des Apothicaireries du XVIIe siècle… Celle de gauche contient le cœur de Folco de Baroncelli, dernier membre de cette famille arrivée avec les Papes, à vivre dans ce Palais, « inventeur » de la Camargue, protecteur des gitans, amis des Félibres, connu du grand public pour avoir fait venir en 1909 Buffalo Bill et ses Indiens… il fit même tourner des westerns en Camargue…

À droite de la porte, l’urne du cœur de Louis le Cardonnel :

dont l’épitaphe en latin proclame - du moins dans ma traduction - :

« Dans cette urne repose le cœur visionnaire de Louis Le Cardonnel,

éternellement brûlant d’ardeur poétique et de feu divin. »

Qui n’a pas visité le Palais du Roure, doit y courir toutes affaires cessantes, ne serait-ce que pour le cœur du poète Louis Le Cardonnel.

Pour ceux qui voudraient feuilleter la biographie de Louis Le Cardonnel, préfacée par Bernanos en 1938, cliquez sur ce lien :

https://www.biblisem.net/etudes/chriloui.htm

François-Marie Legœuil