Éduquer ses enfants à la foi, par Robert Chaïb

30 novembre 2020

L’auteur ne prétend pas être un maître qui, du haut de la perfection de sa méthode, dispenserait l’art méthodique et absolu de l’éducation à force de formules magiques ou de raccourcis faciles, mais il tente, à travers cet ouvrage, de nous donner des conseils glanés au cours de son expérience de père et de professeur, à partir de constats observés.

En premier lieu, avertit-il, l’éducation doit être préventive 

Il faut en effet transmettre la foi très tôt, comme on le fait de sa langue maternelle, pour que celle ci imprègne la vie ordinaire ,donnant à l’enfant de saines habitudes de pensée et de vie.

Si, au prétexte que l’enfant choisira plus tard, on ne le fait pas, ce sont d’autres habitudes, et pas forcément bonnes celles là, qui risquent d’occuper cette terre vierge, car contrairement à ce qu’affirme Rousseau, l’enfant n’est pas bon naturellement.

En second lieu, l’éducation doit être attentive et bienveillante

Il faut d’abord être proche, être à l’écoute des enfants pour aller au devant de leur cœur.

Si on veut être écouté et aimé, il faut commencer par écouter et aimer.

L’amour bienveillant permet en effet l’accès à la raison et à la foi, car « qui n’est pas aimé sera insensible aux raisons, qui n’est pas aimé ne croira pas au Dieu Amour », nous dit Don Bosco.

C’est ainsi que la famille doit être le premier lieu de cette éducation, le noviciat de l’amour où l’amour des parents est le reflet vivant de l’amour divin.

En conséquence, cette éducation doit être cohérente 

L’autorité surgit en effet de la cohésion entre la parole et les actes.

Si nos paroles pour enseigner la foi que nous avons reçue, sont indispensables pour former l’esprit, elles ne seront réellement efficaces sur le long terme, que si elles s’incarnent dans le témoignage vécu, dans notre être qui formera leur cœur.

En d’autres termes, nos enfants croiront en Dieu dès lors qu’ils verront ses reflets en nous.

Enfin, l’éducation doit être proactive, dans ce sens qu’elle est éducation à la liberté

Car il ne s’agit pas de leur apprendre à appliquer servilement une règle préétablie, toute extérieure - ce qui serait sans lendemain -, mais à se diriger eux mêmes selon une loi intérieure pour toute leur vie.

Il faut pour cela les aider d’abord à découvrir le sens de la liberté véritable, qui ne consiste pas à faire ce que l’on veut, mais à savoir ce que l’on veut et pouvoir s’appliquer à le mettre en œuvre.

Est libre en effet celui qui reconnaît le bien et le choisit

Éduquer les enfants à la liberté consiste donc à leur donner les instruments qui leur permettront de développer leurs propres dons, de conquérir et d’exercer leur liberté propre, et de devenir ainsi responsables.

Cette éducation est nécessairement progressive, s’adaptant tout au long de leur croissance...

Tel un tuteur, les parents se retireront peu à peu, au fur et à mesure que la plante se fortifie, pour la laisser prendre son essor.

En définitive, c’est la foi que nous leur aurons transmise qui sera le garant de cette liberté véritable, à condition qu’ils deviennent là aussi protagonistes de leur propre foi, en expérimentant une rencontre personnelle avec le Christ.

Ainsi devenus disciples, ils pourront à leur tour devenir missionnaires.

Claudine DUPORT